La lectrice – Jean-Honoré Fragonard 1772
Fragonard, chantre de la frivolité devait peindre initialement une petite scène intimiste où l’on voit une jeune fille, Marie-Louisette Plumeau, fille d’Arsène et d’Henriette Plumeau, quincaillerie, mercerie et graines en tous genre à Pithiviers, lisant avec assiduité dans une attitude sereine un des premiers écrits du Marquis de Sade. Nous avons pu retrouver la première version de cette toile, transmise à la famille Plumeau. Didier Plumeau, actuellement franchisé d’une chaîne nationale de quincaillerie à Pithiviers en est le possesseur. On y voit Marie-Louisette, gamine diabolique qui se prétendait voyante, un peu comme une de ses copines, Bernadette Tessier dont une descendante fera parler d’elle dans le même domaine deux siècles plus tard. Son public étant assez restreint sur la place de Pithiviers, Marie-Louisette exerçait ses talents peu probants sur sa jeune sœur Marie-Gertrude, qu’elle terrorisait par des prédictions apocalyptiques et absolument sans fondement.